Sur le ring impeccable, les cordes vibrent au rythme des slogans publicitaires et des musiques endiablées. A ma droite, l’un des noms de marque les plus utilisés ces derniers temps, un palmarès étourdissant: 2 345 dépôts en France. Il est célèbre, alors inutile de vous faire patienter davantage, vous l’avez tous reconnu. Et la foule de crier: «box», «box», «box». Oui, ladies and gentlemen, le nom «box» est vainqueur à plate couture de son ancêtre le pack, quasi-mort et enterré, même si certaines sociétés l’utilisent encore un peu… La foule exulte devant le nom de son favori.
Face à lui aujourd’hui, un challenger sérieux qui compte pas moins de 722 dépôts, certes bien plus léger, mais au punch incroyable. Citroën et Coca-Cola lui ont déjà fait remporter deux titres prestigieux. La musique se fait plus douce pour accueillir en toute modestie la marque «zéro». Une autre foule d’un autre type lance ses applaudissements pour soutenir son champion. Et le combat commence.
Box débute par un enchaînement accéléré à coups de Darty Box, Coach in Box, Halal Box, Pasta Box, Neuf Box, Live Box, Free Box, Cooking Box, Déco Box… On ne l’arrête plus. Mais dans un moment de vertige, sûr de sa gloire, le public se met à encourager Zéro. Et voilà Zéro qui débute un festival, voyez plutôt: Citroën C Zéro, Coca-Cola Zéro, Marlboro Zéro, Rejet Zéro, Zéro Derm…
La foule des directeurs marketing est en larmes, l’arbitre est partagé. Une rumeur monte de la salle, il semblerait que les juges déclarent une égalité parfaite. Alors, les box et les zéros se serrent la main. Un juriste égaré dans le public déclare à la presse: «Oui, je crois que c’est possible, il y a bien deux dépôts, mais l’obstacle est contournable.» Et la foule de déployer des banderoles improvisées sur lesquelles s’affiche en lettres minces le nouveau-né d’un combat qui aura marqué les esprits: Zérobox.