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Nommer un parfum.

By 25 février 2025Non classé

Peu de choses égalent en nuances la subtilité d’un parfum. Ce mystérieux assemblage apparait comme le désir d’une seconde peau, d’un savant mélange éphémère, fragile. Il existe pourtant un autre domaine tout aussi sensible : celui des mots. Comment faire se rencontrer au mieux ces deux monstres de finesse ? Comment nommer un parfum ?

Pour Bénéfik, se lancer dans la recherche d’un nom de parfum est toujours une aventure. Une aventure qui commence par un document qui en quelques pages détermine les contours d’un concept, d’une idée, parfois d’une étude de marché, bref, d’une place à prendre sur le vaste rayon des produits de beauté. Pour être honnête, ils sont rares les Briefs qui sortent des poncifs éculés. Chacun piochant et repiochant dans le dédale des mythologies greco latines. Vénus, Aphrodite, Athéna, Apollon, Zeus sont conviés au banquet parfumé. Les noms de parfums féminins doivent exprimer la…féminité ou de plus en plus l’affirmation de soi.

Dans l’ordre de la création d’un parfum, une chose surprend presque toujours : il faut trouver le nom sans pouvoir sentir la fragrance. Bien souvent le marketing précède l’essence. Il s’agit donc de nommer un concept. Et si nous aimerions nous égarer dans les effluves, nous inspirer d’une sensation, il n’en est rien. C’est alors que nous partons à la découverte des mots et des images sans supports à la manière du cartographe qui dessinerait sa vision du monde idéal.

Nous ne partons bien entendu pas dans tous les sens, le client nous abreuve de mots clés. Mais la plupart du temps ces mots clés n’enfoncent que des portes grandes ouvertes. Ils décrivent plus qu’ils n’inspirent, le marketing adepte d’une trop grande simplicité s’y enferme. Comme la plupart des mots clés sont déjà pris, il faut tourner autour, dire « audace » autrement, exprimer la « liberté » différemment. Le problème c’est que dire les choses autrement c’est dire autre chose. Et on en revient toujours au mot clé pour son évidence et pour son cruel manque d’originalité.

Alors comment faire autrement ?

In fine le nom devra être original, en terme juridique, distinctif. Chez Bénéfik nous nous efforçons de sortir des sentiers déjà trop empruntés, nous décortiquons la notion, le mot clé devient trousseau et ouvre les portes de notre imagination, de notre bibliothèque interne, de nos vies, de nos expériences. Nous voyageons. A défaut de la substance nous nous divertissons de l’idée. Le parfum devient un caractère, parfois un début de récit, la promesse d’un tableau qui ne demande qu’à être peint.

Au nom de la loi.

Et puis il y a le juge de paix : la disponibilité juridique des noms que nous proposons. Un nom de marque c’est comme un poussin ça se protège. tant qu’il n’est pas gravé dans le marbre de la marque il demeure fragile. Il faut donc passer la longue liste des noms que nous avons conservés dans le filtre froid de la vérification. Ceux qui resteront seront les plus éloignés des mots clés d’origine et il nous faudra trouver en face des personnes en capacité de se projeter, d’imaginer ce qu’ils pourront faire de ce drôle d’oiseau.

Le nid Bénéfik

A force d’en inventer nous avons décidé d’en protéger certains. Pour se faire nous avons déposé plus de 300 noms de parfums, 300 oeufs qui ne demandent qu’à éclore. Et avec eux le fol imaginaire qu’ils concentrent. Parmi eux : lévitation, Middle Of Nowhere, Cotillon, Self made Woman, Palmares, Pygmaleone, Midinette, Première Danse, Train de nuit etc.

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