Il existe bien des manières de donner un nom à une chose. La musette du créateur de nom de marque est pleine de mots-valises, d’associations originales et autres néologismes. Il y a des tendances et des modes, des noms inspirés par l’air du temps ou par des lancements qui font du bruit. Comme dans le règne animal, il existe des espèces en voie de disparition.
Le sigle en est une. Il apparaît aujourd’hui comme désuet, manquant d’envergure et de souffle. Il est souvent une solution provisoire, un nom de code descriptif de l’activité qu’il désigne, un drôle d’oiseau sans poésie. On dirait un mot de passe, un code, il évoque quelque chose d’administratif, d’un peu froid, une mécanique sans souplesse.
Un peu rigide comme appellation. Des CES (contrat emploi solidarité) aux PPCP (projet pluridisciplinaire à caractère professionnel) en passant par le RSA (revenu de solidarité active), le sigle ne plaisante pas, il fait sérieux. Dans le domaine scientifique, il désigne un projet, une molécule, des choses qui parfois effraient: ADN, OGM, Sida, si tristement célèbre pour ce dernier qu’on oublie qu’il signifie syndrome d’immunodéficience acquise.
Des sigles devenus des noms. Ces dernières années, le sigle a pris du plomb dans l’aile. Sgaam-Caam qui signifiait Société générale Asset Management-Crédit agricole Asset Management est devenu Amundi. Sonacotra, la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs est devenu Adoma. L’assureur CGNU est devenu Aviva.
Au suivant. À n’en pas douter, d’autres mélanges de lettres céderont bientôt leur place, de nouveaux oiseaux nés de fusions diverses prendront leur envol: tendez l’oreille. Le sigle chante toujours un peu avant de s’éteindre.
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